Combien d'ares de pâture peut-on garder avec un robot?
Comment évoluera le système lors du passage en traite robotisée ? Quels sont les grands principes de la gestion du pâturage?
Avec la mise en place de la traite robotisée, la conduite s'intensifie et les vaches restent plus en bâtiment. On constate une baisse de l'utilisation du pâturage. Celui-ci reste pourtant un levier intéressant pour maîtriser le coût alimentaire et diversifier le menu des vaches. Le pâturage a également un fort intérêt sur la locomotion, la santé des pattes.
De nombreuses études et expériences en élevage ont démontré la possibilité de valoriser le pâturage, tout en maintenant un niveau de production satisfaisant. Dans certaines situations, le silo de maïs peut même être fermé pendant quelques semaines. Le maintien d'un système pâturant avec un robot aura un impact sur le temps de travail. Gérer du pâturage avec un robot implique des tâches complémentaires : pose de clôtures, gestion des paddocks, temps passé à « faire revenir » les vaches. Pour valoriser au maximum le pâturage, s'il n'y a qu'une idée à retenir, c'est que la circulation est le paramètre indispensable à maîtriser.
Comment passer d'un système pâturant avec salle de traite en système pâturant en traite robotisée?
La première étape est de mettre en adéquation les ares disponibles par vache et son système de production. L'augmentation du nombre d'ares par vache oblige à diminuer le lait total produit sur la stalle (voir tableau). Il est important de s'adapter de manière sereine et progressive au nouveau système, en augmentant tous les ans les surfaces pâturées de 3 à 5 ares par vache.
À moins de 10 ares, l'objectif est de faire sortir les vaches pour libérer un moment le bâtiment, améliorer la santé des pattes. Le gain sur le coût alimentaire est limité. Il faut veiller à ce que cette parcelle ne devienne pas une parcelle « parking » (qualité du lait, environnement).
Le niveau de saturation de la stalle doit être pris en compte. On devra d'autant plus aller chercher les vaches au champ que le robot est saturé. Avec 45 à 50 vaches sur une stalle, ce n'est pas nécessaire ; par contre avec 65-70 vaches sur une stalle, il est fréquent de devoir aller chercher les retardataires en pâture.
Plus le robot est saturé, plus il est difficile de gérer le pâturage car il faut dans ce cas un maximum de présence des vaches dans le bâtiment. La circulation entre les paddocks et le robot/bâtiment est essentielle.
Pour les robots saturés, une solution consiste à sortir un groupe de vaches (celles en seconde moitié de lactation) afin de laisser de la place sur le robot pour les débuts de lactation ; dans ce cas, on sort spécifiquement un lot de vache.
Si le robot n'est pas saturé, il est possible, par exemple, de sortir toutes les vaches pendant 3-4 heures et ensuite d'aller les chercher pour qu'elles passent au robot.
Un paramètre à surveiller est la fréquentation du robot. On observe une baisse de la fréquentation de 0,2 à 0,4 traite par vache et par jour. Il faut être vigilant pour les vaches en fin de lactation qui produisent moins de lait (autour de 18-20 kg par exemple - viser deux traites pour ces vaches, notamment vis-à-vis des leucocytes) et qui viennent moins à la traite. En parallèle de la fréquentation, il faut également prendre en compte le lait total produit sur la stalle.
Source : Panorama de presse Réussir Lait













