La volaille régule difficilement les fortes températures
La volaille doit maintenir sa température corporelle quasi constante (autour de 41°C pour le poulet) pour un fonctionnement normal de ses organes vitaux. C’est le principe de la thermorégulation.
Pour lutter contre la chaleur, l’animal élimine des calories sous forme de vapeur d’eau. La volaille est dépourvue de glandes sudoripares, elle ne transpire pas. C’est son appareil respiratoire qui représente la principale voie d’élimination de la vapeur d’eau, L’air inhalé passe par les voies respiratoires et se charge progressivement de vapeur d’eau jusqu’à saturation. La quantité de vapeur d’eau et donc de chaleur évacuée dépend de la température ambiante et de son humidité relative.
Lorsque la température dépasse 25°C, l’animal engage une lutte contre la chaleur, il ouvre grand le bec et augmente sa surface d’échange en ouvrant ses ailes au maximum et en écartant ses pattes, il dilate ses vaisseaux sanguins. Au-delà de 25°C, l’évaporation devient le mode d’élimination de chaleur le plus important. Plus la température monte, plus les pertes de chaleur par évaporation deviennent le seul mécanisme pour maintenir l’animal en vie.
Le rythme respiratoire qui est de l’ordre de 25 inspirations/minute dans un environnement thermique neutre peut monter à 200 mouvements/mn. lors d’un stress excessif. Une hygrométrie élevée de l’air accentue les effets de la chaleur, en limitant les possibilités de lutte de l’animal par évaporation. Le risque se situe au-delà de 30°C.
À partir d’une fréquence respiratoire de 200 inspirations/mn, un emballement thermique irréversible se produit, modifiant l’équilibre acido-basique du sang, avec des conséquences importantes sur les cellules cardiaques et nerveuses.
La température corporelle augmente soudain plus vite jusqu’à un maximum de 46-47°C. À ce stade, les échanges gazeux sont insuffisants voire inexistants et la mort intervient rapidement par arrêt cardiaque ou respiratoire.
Quatre critères à surveiller
En période chaude, il est important d’être vigilant à quatre facteurs.
La température. Il n’est pas souhaitable de ne pas dépasser 30 à 31 °C. Des essais de l’AFSSA Ploufragan ont montré que des températures n’excédant pas ce seuil ne sont pas préjudiciables aux animaux en fin de bande, à condition qu’ils soient bien ventilés (qualité de l’air, vitesse d’air) et qu’ils puissent récupérer et consommer dans la nuit.
L’hygrométrie de l’air ambiant. Plus cette hygrométrie est faible, plus l’efficacité de la thermorégulation est bonne. À l’inverse, l’air ne doit pas être trop sec, car le niveau d’empoussièrement augmente avec des riques respiratoires. Il faut donc conserver un minimum d’humidité dans l’air. La valeur supérieure à ne pas dépasser se situe aux environs de 70 % à la température de 30°C.
Les vitesses d’air. La vitesse d’air permet à l’animal d’augmenter ses pertes de chaleur par convection forcée. Une vitesse d’air d’1m./sec utilisée à une température de 30°C permet de limiter les taux de mortalité lors d’une augmentation de la chaleur. En dessous de 30°C, une augmentation de la vitesse d’air de 0,1 m/sec équivaut à une baisse de la température vécue par l’animal emplumé de 1°C.
Le renouvellement de l’air. Le renouvellement agit sur la qualité de l’air et notamment l’apport en oxygène, le niveau d’hygrométrie relative et la teneur en ammoniac mais il intervient aussi sur la température intérieure, les vitesses d’air et donc la thermorégulation.
source: Patrick Bégos













